Est-ce qu’il t’arrive parfois de remettre en question tes capacités, de te sentir pas assez « flexible et fort.e » ou « performant.e » lorsque tu pratiques certaines postures, tout en voulant aller jusqu’au bout de la posture ?
Eh bien, je pense que nous sommes toutes et tous passés par cette interrogation. Nous sommes tous inspirés par une belle posture de yoga, et c’est positif !
Cependant, cela peut devenir problématique lorsque nous perdons le lien avec notre pratique en essayant de forcer notre corps dans des postures pour lesquelles nous ne sommes pas encore prêts, ou en cherchant à reproduire ce que cela donne sur quelqu’un d’autre.
Donc, je reformule la question : jusqu’où aller ?
Je crois fermement que la réponse réside dans une évaluation honnête des RISQUES par rapport aux BÉNÉFICES.
Si chercher à approfondir (aller au maximum ou jusqu’au bout) compromet la sécurité, la facilité respiratoire, la concentration ou la sensation d’aisance, uniquement pour atteindre une plus grande profondeur dans une posture, alors un tel compromis est risqué !
D’abord et avant tout, il existe toujours des variations de postures qui apportent les mêmes bienfaits que la posture « finale ou approfondie ». Nous devrions tous laisser de côté la culture de la performance, ainsi que les images et vidéos diffusées en ligne, qui nous poussent à rechercher une « posture idéale » dictée par le corps de quelqu’un d’autre, une posture qui peut ne pas répondre à nos besoins individuels.
La concience de soi
Si, pour le moment, nous atteignons nos limites dans une posture donnée, il existe un autre niveau d’exploration, plus subtil mais tout aussi puissant : la conscience de soi. La pratique des postures peut nous y conduire, même avec une variante moins avancée de la posture.
Avant d’aller plus loin, clarifions ce terme : la conscience de soi, ou « self-awareness » en anglais, implique l’observation de tes sensations intérieures, de tes pensées et émotions corporelles, sans jugement. C’est une introspection pour mieux te comprendre, en te détachant du regard des autres. C’est un moyen de te connecter avec toi-même pour découvrir ta véritable essence.
Mais, comment pouvons-nous approfondir cette conscience de soi ?
Pour commencer, il est important de reconnaître, prendre en compte et travailler sur certains facteurs lors de nos séances de yogāsana :
Différences corporelles : Nous avons toutes et tous une structure corporelle unique, une certaine souplesse et des limites. Ce qui peut sembler « profond » ou « difficile » pour une personne peut ne pas être la même chose pour une autre.
Expérience personnelle : La profondeur dans les postures de yoga ne se résume pas uniquement à l’aspect physique ; elle concerne aussi l’expérience intérieure, la façon dont on se connecte mentalement, émotionnellement et spirituellement à la posture.
Connexion esprit-corps : Le yoga met l’accent sur la connexion entre l’esprit et le corps. La profondeur d’une asana peut varier en fonction de notre capacité à se concentrer, à respirer et à créer une conscience intérieure tout en étant dans la posture.
Évolution dans la pratique : À mesure que nous progressons dans la pratique, notre perception de la profondeur dans une posture peut évoluer. Ce qui était considéré comme profond au début peut ne plus sembler aussi profond à mesure que nous progressons, car notre corps devient plus flexible et aligné, et les sensations dans la posture sont plus perceptibles, différentes.
La non-compétitivité : Le yoga nous encourage à abandonner la compétition, à nous accepter tel que nous sommes et à être conscients de nous-mêmes. Ainsi, la profondeur dans une posture est perçue comme un voyage personnel plutôt qu’une norme à atteindre. Il s’agit d’explorer nos propres limites et capacités sans se comparer aux autres ni se juger.
Aspects émotionnels et énergétiques : La profondeur dans une posture peut également être liée aux expériences émotionnelles et énergétiques pendant la pratique. Parfois, une posture peut sembler plus profonde en raison d’un relâchement émotionnel ou de changements énergétiques, qui sont des expériences hautement personnelles et subjectives.
Alors, je t’encourage à respirer et bouger avec aisance dans les postures. Travaille dans l’acceptation : de tes capacités, de tes limites. Cultive la conscience de soi : deviens l’observateur.trice attentif.ve de tes sensations (physiques, émotionnelles, etc.).
Permet à ta pratique d’asana d’être un voyage plaisant et patient vers la découverte de toi-même, plutôt qu’une quête effrénée.
Namaste
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