
C’est une question que j’entends souvent pendant la pratique d’āsana, et la réponse est en fait assez simple : à cause de l’unicité de ton squelette.
On oublie parfois qu’il existe une énorme variété – et pourtant totalement saine – de formes et de proportions dans le corps humain. Imagine : tu es debout à côté d’un ami qui fait exactement ta taille. Eh bien, il se peut que ses jambes soient proportionnellement plus longues que les tiens, tandis que tu as peut-être un torse plus long.
Un autre exemple : prenons Daṇḍāsana (la posture du bâton assis). On s’assoit jambes tendues devant soi, bras droits, paumes au sol. Ça n’a pas l’air trop compliqué, non ?
Eh bien, si tes bras sont longs par rapport à ton torse, tu vas avoir beaucoup de mal à garder les bras droits sans monter les épaules vers les oreilles ou soulever les fesses du sol. Et si tes bras sont courts par rapport au torse (comme moi avec mes “petits bras de T-Rex”), la seule façon de toucher le sol sera d’arrondir la colonne…ou alors, les mains flotteront simplement dans l’air !
Donc, certaines postures vont paraître faciles pour certains personnes, et plus complexes pour autres… et l’inverse aussi. Et c’est tout à fait normal !
La vérité, c’est que beaucoup de postures de yoga sont presque impossibles à exécuter “comme dans les livres” sans avoir des proportions osseuses très spécifiques. Et cela se voit autant dans les postures dites “basiques” que dans les “avancées”.
Et tu te dis peut-être : Je n’y arrive pas parce que je ne suis pas souple, je ne suis pas forte.
Alors je te réponds : la souplesse et la force, ça se travaille… mais tu ne peux pas changer ta constitution squelettique.
👉 La bonne nouvelle, c’est que nous avons plein d’options : utiliser des accessoires (blocs, sangles), modifier un peu les angles, et simplement ajuster la posture à notre corps.

Par exemple, dans Eka Pada Rajakapotasana (la posture du roi pigeon), je ne peux pas attraper mes pieds avec mes mains lors du backbend. J’utilise donc une sangle pour relier mes mains aux pieds. Cela me permet de profiter de l’ouverture des hanches, et de l’extension de la colonne, sans forcer ni me blesser.

Utthita Hasta Padangusthasana (la posture de la main au gros orteil, version assise) Et voilà, un autre exemple : si tu n’arrives pas à toucher directement ton pied tout en gardant la colonne droite, comme moi, utilise une sangle pour relier la main au pied. Cela permet d’assouplir les ischio-jambiers, les fessiers, les mollets et la voûte plantaire.
Bref, pas besoin de t’inquiéter de faire “la posture parfaite” (comme on la voit trop souvent sur les réseaux sociaux) pour bénéficier pleinement de la pratique. L’essentiel est de :
- ne pas comparer ta posture ni toi-même avec quelqu’un d’autre — chaque posture sera différente d’un corps à l’autre. Les postures deviennent personnelles, parce qu’elles s’expriment à travers de ton corps unique.
- prendre le temps d’ajuster la posture à ton squelette, et non l’inverse.
- utiliser des blocs si tu n’arrives pas à toucher le sol dans une flexion vers l’avant (même genoux pliés).
- rechercher la stabilité, la simplicité, et surtout… respirer !
En fin de compte, le yoga postural n’est pas une question de perfection esthétique, mais une rencontre honnête avec soi-même. Alors accueille tes proportions uniques, joue avec les variations, et laisse ta pratique devenir un espace de liberté et de découverte.
Et toi, quelle posture est ton petit défi personnel ?
Á très bientôt sur nos tapis ou chaises !
Merci Gaby pour cet article qui me déculpabilise beaucoup !
Le manque de souplesse, l’âge qui avance inexorablement, même les postures de yoga simples paraissent plus difficiles.
En commençant le yoga sur chaise cette année, j’ai trouvé un accueil et un cadre bienveillant. Et le lien avec l’essence du yoga : s’installer dans une posture, respirer, calmer le mental, se relier à notre coeur et aux autres.
Je sens que je vais apprendre sur mon corps et que je vais pouvoir approfondir l’esprit du yoga grâce à tes articles inspirants. Le plus longtemps possible !!!
A bientôt !
Merci à toi Christiane !